Acclamé depuis des années, Ghostface est devenu le sauveur du wu-tang clan. Mais, avec le temps, Tony Starks peut-il maintenir en vie l'importance historique de ce clan ?.
Le panneau lumineux devant le Madison Square Garden de New York affiche "Ce Soir Jay-Z en concert : Complet ! " Pourtant à l'intérieur, en cette fin novembre 2003, les fans dépensent assez d'énergie pour chauffer un millier de saunas. Quelque chose de grand allait se produire, on pouvait le sentir. Et pas seulement la bagarre qui précéda l'apparition de Jay-Z sur scène. Peu de spectateurs se doutaient que, en plus de dire au revoir au Jiggaman, ils rencontreraient un nouveau champion.
Enfin, pas vraiment nouveau, disons plutôt inattendu. L'histoire de Toney Starks, aka Ghostface Killah, maintenant connu sous le nom de Ghostface, invité à l'un des plus gros shows de l'année, relève du miracle. Alors que les 10 ans du Wu-Tang Clan sont passés presque inaperçus, Ghostface est passé à l'attaque. Quelques mois plus tôt, il était en studio à Miami lorsque le DJ local Tom LaRock mit la main sur le morceau "Summertime" de Beyoncé, pas encore sorti à l'époque. Après avoir retravaillé le morceau, il le donna à Ghostface pour qu'il pose dessus. (Ghost dira plus tard, "j'enregistre toujours en Floride parce que la vibe y est meilleure. J'ai enregistré Cuban Linx en Floride donc vous voyez que ça donne toujours de bons albums.") Un peu comme la collaboration entre 50 Cent et B.I.G., la rue a pu écouter le remix non autorisé et a demandé son passage en radio. Peu de temps après, le morceau devint un hit..
De ce fait, le King de New York (dont on dit qu'il a empêché Sean Paul de faire son morceau avec Beyoncé aux MTV Music Awards) autorisa le Staten Islander à monter sur scène en compagnie de sa dulcinée pendant qu'il changeait de vêtements. A ce moment-là, pendant que Kanye West lâchait "Jesus Walks", Ghostface semblait marcher sur l'eau.
La foule en délire chantait les paroles alors que le barbu du Wu-Tang, arborant des médaillons de la taille d'une assiette, couvrait tous les recoins de la scène en courant. Après son couplet, Ghostface, vêtu d'un peignoir flashy, affichait un large sourire. Même des années après l'entrée monumentale du Wu Tang dans le Rap Game, il fait toujours bouger les foules en compagnie des meilleurs.
L'accueil chaleureux que reçut Ghostface ce soir-là voulait dire deux choses : non seulement il avait rejoint son pote Method Man au sein du label Def Jam mais il prouvait également qu'il était un artiste capable de faire la dure transition entre roi de l'underground et poids lourd commercial
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